Œil pour œil comme dit papa
C’est amusant que Marine Le Pen établisse une liste « noire » alors qu’elle essaie de faire oublier que la couleur du FN c’est le noir, extrême, et non l’élégant « bleu marine »…
Avec sa liste noire, Marine Le Pen ne cherche pas à faire barrage à l’UMP dans une quelconque stratégie sur le long terme. Avec sa liste noire, elle ne cherche pas non plus à limiter le nombre de sièges qu’obtiendra le PS qui aime trop les arabes à son goût. Sa liste est purement, simplement une liste arbitraire. Une liste de personnes à abattre.
Des personnalités, de droite comme de gauche, qu’elle nomme explicitement et dont elle réclame la mort politique. Qu’ont-ils fait ? Ils ont eu « à l’égard de [ses] électeurs un comportement particulièrement méprisant » ou ils ont « un comportement contraire à la morale publique » (édictée par elle, la morale).
Xavier Bertrand, Jack Lang, Nathalie Kosciusko-Morizet… elle égrène les noms, très fière d’elle. Du pouvoir qu’elle pense avoir sur ces élections, sur ses électeurs et sur le destin politique de ses ennemis du moment. Mais le problème est justement là. Avec cette liste noire, on n’est déjà plus dans la politique. On est dans la revanche mesquine, dans la bravade, dans la vengeance personnelle.
Aujourd’hui c’est une liste de huit noms dans une élection législative. Demain ce sera une liste de mille noms dans une commune. Demain ce sera une liste de groupes entiers qu’il faudra éliminer, pour leur nationalité, leur religion ou leur couleur. Juste parce que, comme les huit de sa liste noire, leurs têtes ne lui reviennent pas.
Cette liste s’inscrit parfaitement dans la vendetta orchestrée par la fille de l’homme politique le plus infréquentable, car son entreprise de « dédiabolisation » fait surtout penser à une tentative désespérée de laver l’honneur d’un nom longtemps pestiféré.
Cette liste d’ennemis personnels à éliminer est une nouvelle (parmi les déjà nombreuses) preuves que Marine Le Pen n’est compatible ni avec la démocratie ni avec la République, mais est bien un personnage répugnant.
Et si vraiment on aime les histoires de mafieux et de pourris, autant regarder Boardwalk Empire, au moins, eux, ils ont la classe…
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