Mohamed must die
Moi, je n’y ai jamais cru. Je n’ai jamais cru qu’ils voulaient l’attraper vivant… Bien sûr, c’était dur d’annoncer qu’on avait envie de le tuer, juste pour se sentir mieux (dans les sondages). Mais je n’ai jamais imaginé que celui qu’on a bien vite surnommé « l’ennemi public numéro un » pourrait être capturé vivant et jouir d’un procès équitable.
Ironiquement, les média sont obligés de l’appeler « l’assassin présumé », « l’auteur présumé », nous rappelant ainsi que tant qu’il n’est pas jugé, il est « présumé innocent ». C’est donc un présumé innocent qu’on a assassiné, en live sur les chaînes d’info continue… C’est sûrement lui le coupable, hein, je ne suis pas là pour le défendre, c’est juste curieux qu’on estime aujourd’hui que Sarkozy, le gouvernement, Claude Géant, le RAID et tant d’autres aient agi comme il fallait. Ce qu’ils ont fait, c’est faire justice eux-mêmes. Comme un père tue le meurtrier de son enfant, notre président protecteur a ordonné la mort du meurtrier des enfants de la nation. Personne. Personne ne lui reprochera d’avoir fait ça. Il a pourtant fait tuer un présumé innocent. Qui était présumé coupable avant tout.
Mais comment imaginer que cette affaire ne soit pas résolue sous le règne de Sarkozy. Comment imaginer que l’instruction prenne des années, que le procès soit mille fois reporté. Surtout, comment imaginer que cette personne vive. Cette personne. Cette personne que personne ne considère comme une personne, ce monstre oui. Ce terroriste. Ce fou sanguinaire. Ce tueur d’enfants. Comment accepter que sa seule punition soit quelques années de prison. Le laisser en vie, c’était ouvrir la porte aux partisans du rétablissement de la peine de mort. Car en Sarkozie, la justice n’existe pas, seule l’émotion, le sentimentalisme, la victimisation. Toujours, le point de vue de la victime. Et là, nous sommes tous victimes. Nous devons tous nous sentir victimes. En Sarkozie, nous sommes tous des victimes en sursis.
Alors en période électorale, impossible de laisser cette porte ouverte à Marine Le Pen. Le 22 mars 2012 Nicolas Sarkozy a donc rétabli la peine de mort en France.
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