Oh les filles, oh les filles

Je n’en pense pas grand-chose de cette série. J’ai commencé à regarder parce que c’était la série dont on parlait. Girls. Et puis j’ai continué parce qu’une saison de dix épisodes de vingt minutes, ce n’est pas trop prenant. Aussi parce qu’il faut bien un peu de médiocrité entre deux épisodes épiques de Suits ou de Person of Interest.

J’ai regardé les deux saisons pour comprendre. Girls. Qu’est-ce qu’on trouve à cette série ? A ces filles ? Pourquoi est-ce aussi culte ? Parce que c’est branché ? Parce que c’est créé, écrit, produit, réalisé, joué par une fille de 25 ans ? Un nouveau prodige comme on aime bien en fabriquer même si elle réalise son premier film avec l’argent et les contacts de maman. Je me suis demandée, pourquoi tant de passion, chez les adorateurs comme chez les détracteurs de Girls. Et sincèrement, je n’ai pas trouvé.

La deuxième saison a conduit à plein de remarques misogynes sur Lena Dunham qui serait trop grosse pour se montrer à poil à la télé. Ce qui a conduit à plein de remarques féministes sur Lena Dunham qui aurait bien raison de se montrer à poil à la télé. Peut-être que si Lena avait un physique de mannequin, elle n’aurait pas besoin de se déshabiller dans chaque épisode de sa série-thérapie, mais il ne faut pas y voir pour autant un changement dans les mentalités. C’est justement parce que c’est sa série, qu’elle peut se montrer en petite culotte et cellulite comme elle veut. Où est la seule autre chubby de la télé ? Dans The Mindy Project où celle qui joue l’héroïne est aussi créatrice, productrice, réalisatrice et scénariste. On ne choisit pas plus qu’avant de mettre des filles au physique normal à l’écran, on les tolère seulement si elles sont des wonder women dans le boulot.

D’ailleurs, Lena, tant soutenue par les féministes, ne fait pas grand-chose pour la cause des femmes. Au contraire. Et si beaucoup ne comprennent pas comment elle peut se taper autant de mecs alors qu’elle a un gros cul, moi je ne comprends pas comment elle peut se taper autant de mecs, period. Le personnage d’Hannah, qu’elle joue, est tout simplement insupportable. Egocentrique. Prétentieuse. Mauvaise. Narcissique. Et pas bien futée. Ce n’est pas son physique qui est repoussant, c’est tout son être. Qui aurait envie de sortir ou d’être amie avec cette tête à claque ? Personne à part d’autres hystériques, égoïstes, maniaco-dépressives. Ca tombe bien, les deux meilleures copines d’Hannah sont presque aussi détestables qu’elle. Et c’est vraiment un problème. En appelant avec sobriété et mégalomanie sa série Girls, Lena généralise et sous entend que toutes les filles sont comme ses personnages, paumées, arrogantes, indécises et cruches. Hannah / Lena se veut « la voix de sa génération » ou à défaut « une voix d’une génération ». On dirait bien que je ne fais déjà plus partie de cette génération.


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